Quand le surréalisme se consulte sur le Larzac
La bibliothèque Georgiana Colvile est une bibliothèque privée concernant particulièrement les femmes artistes surréalistes connues et méconnues. Elle est chaleureusement ouverte comme espace de recherche pour consultations sur ou un travail d'écriture ou de dessin.
Ce lieu calme, propice à la réflexion et la concentration, dans une maison ancienne, est situé dans un hameau sur le plateau du Larzac. Vérandas et jardins permettent d'agréables temps de repos. Une chambre d'hôtes est disponible sur place.
La consultation des ouvrages est libre et ouverte à toutes et tous
sur simple réservation : 06 75 03 48 90
Catalogue en ligne
A ce jour, la bibliothèque compte plus de 2500 ouvrages répartis par thèmes. Cette collection regroupe un fond exceptionnel de documents alliant la pertinence des choix éditoriaux et le caractère unique de certains ouvrages. Plusieurs documents présents dans les rayons sont rares, voire introuvables de nos jours.
Les différents thèmes présents au sein de la bibliothèque :
La plupart de ces femmes artistes ont vécu au moins un incident traumatisant dans l'enfance ou la jeunesse avant la Seconde Guerre mondiale (Sage, Kahlo, Miller, Rahon, Bourgeois) ; en temps de guerre, ont été témoin des horreurs nazies (Miller, Carrington) ou de la violence de la guerre civile espagnole (Horna, Low) ; ont enduré la séparation ou la perte d’un/une partenaire bien-aimé pendant la guerre (Carrington, Waldberg) ou plus tard dans la vie après la guerre (Sauge, Tannage, Bona, Lamba) ; ou lutté contre la pauvreté (Varo, Rahon). Tandis que plusieurs souffraient de maladies physiques graves (Kahlo, Sage) ou de dépressions aiguës (Sage, Tanning, Miller, Bourgeois, Waldberg, Woodman), d'autres ont reçu un traitement en institutions psychiatriques en période de fragilité mentale (Carrington, Bona).
Le traumatisme déclenche souvent une pulsion narrative développant un fort besoin d’exorciser la peur ou la souffrance à travers l'écriture. Tandis que certaines de ces artistes avaient écrit la majeure partie de leur vie (Carrington, Rahon, Kahlo, Deren), la plupart ont commencé après avoir été déracinées, par rapport à leurs traumatismes et pertes respectifs, à l’occasion de nouveaux départs et découvertes culturelles dans le Nouveau Monde. La relative liberté dont elles ont fait l'expérience dans « Les Amériques » ont encouragé ces artistes à « s'écrire » en exploitant leur tendance à l’auto-représentation.
Georgiana Colvile
"Georgiana Colvile serait ravie de la nouvelle : les artistes femmes surréalistes sont enfin reconnues, tout au moins une partie d'entre elles. La Biennale de Venise 2022 leur fait une place éminente, les musées, les galeries, les maisons de vente les prennent en considération.
Elle qui n'a cessé, dans son engagement personnel et recherches universitaires, aux USA pour la majeure partie de son enseignement, puis à Tours, à rendre aux femmes leur visibilité dans l'art, l'écriture, la pensée.
Autrice de nombreux livres et articles sur la littérature, la peinture, les arts plastiques, le cinéma, elle est responsable de plusieurs volumes critiques dont notamment La femme s'entête (Lachenal et Ritter, 1998), actes d'une décade de Cerisy la Salle sur « La part du féminin dans le surréalisme », coorganisée avec Katharine Conley et une précieuse anthologie de 34 femmes surréalistes, Scandaleusement d'elles, Jean Michel Place, 1999 dont la dédicace pourrait figurer au fronton de sa bibliothèque :
"A toutes celles qui ont créé,
créent et créeront dans l'oubli"
Eh bien, non, foin de l'oubli : la voilà tout à coup, Georgiana Colvile, "Telle qu'en elle-même", dirait le poète, éternellement présente dans sa bibliothèque, grâce à Gabriel du Rivau qui a admirablement œuvré à sa renaissance, source vive de son immense travail de portée internationale."
Annie Richard, mars 2023
Présidente d’Honneur de Femmes Monde
cofondée en 2009 avec Georgiana Colvile
Témoignages récoltés auprès de sa famille, ses ami-e-s
comme une souple, sensible, poétique mosaïque
Ma cousine Georgiana M. Colvile
Dans notre enfance, les années d’après-guerre, la plus part de ces écrivains, philosophes et artistes vivaient encore ; leurs noms nous étaient familiers sans que nous leurs accordions beaucoup d’attention comme au mot surréalisme.
Installés à Aix dans une plaine agricole, son père déclaré comme agriculteur, cultivait leurs terres tout en consacrant beaucoup de temps à la peinture, décorant de ses toiles cette jolie maison du 18eme siècle sans électricité ni téléphone ni voiture et sa mère Géraldine, était écrivaine et poétesse.
Installés à Aix dans une plaine agricole, son père déclaré comme agriculteur, cultivait leurs terres tout en consacrant beaucoup de temps à la peinture, décorant de ses toiles cette jolie maison du 18eme siècle sans électricité ni téléphone ni voiture et sa mère Géraldine, était écrivaine et poétesse.
Outre les livres, elle était passionnée par la peinture du 20eme siècle ainsi que par le cinéma et le théâtre et publia pour la première fois en France en 1977 chez Klincksiek : « Vers un langage des Arts autour des années 20 ».
Ce livre rassemble tous ses thèmes favoris et son époque préférée.
Valentine Favre
Etudiante à Berkeley
J’ai rencontré Georgiana au début des années 70. Nous avions le même âge et nous avons vécu ensemble tous les plaisirs, les fous-rires, les dîners, les aventures que la Californie offraient à une génération encore insouciante et idéaliste. Pêche au saumon sur un bateau de pêche qui puait le mazout...
Il fallait se lever à 5 heures du matin, et tout allait bien tant que l'on traversait la baie. Mais une fois passé sous le Golden Gate bridge, la mer devenait houleuse, et un peu plus loin, quand le bateau se mettait au point mort, le mal de mer sévissait !.. La photo a été prise au retour et on voit Berkeley au fond de la baie.
Colorado
Georgiana a eu plusieurs postes aux États-Unis dont un au Colorado où elle m’avait invitée en 1989 à venir enseigner un séminaire d’été sur la Révolution française. C’est à ce moment qu'elle m’avait parlé pour la première fois de son travail sur les femmes surréalistes.
Rencontres, discussions, publications
Elle avait de très beaux livres qui m’avaient fascinée sur Remedios Varo et Eleonora Carrington. Par la suite à chacune de nos rencontres, sur la côte est, à Londres, la plupart du temps à Paris, elle me tenait au courant des interviews – dont elle parlait de façon très drôle et pleine d’humour—avec les peintres qu’elle avait rencontrées, ses discussions avec Jean-Michel Place, les derniers retards de la publication, puis le grand succès !...
J’ai connu bien sûr ses deux maisons à Montmartre. J’avoue que je préférais la première, plus lumineuse au fond d’un petit jardin, et dont les murs du living faisaient ressortir toutes les œuvres d’art de sa collection. Les tableaux de son père, et, je crois me rappeler, un ou deux dessins de Leonor Fini.
Seule l’écriture comptait
Il me semble que Georgiana, qui évoquait volontiers les « enfances malheureuses » des personnes qu’elle avait rencontrées, s’était projetée dans l’œuvre des femmes surréalistes trouvant comme elles dans l’écriture une extraordinaire liberté.
À son retour en France, après son mariage, elle avait brillamment passé l’Agrégation d’anglais. Sortie première au bout d’une seule année de préparation, elle ne me parut jamais avoir eu un très grand intérêt pour l’enseignement. Seule l’écriture comptait. Elle écrivait sans efforts, avec bonheur. Il y avait l’écriture, ses amis et la méditerranée.
M.H. Huet
Mexique
Georgiana, qui était une amie très chère que j'ai connu à Paris, et j’ai beaucoup apprécié son hospitalité à son bel appartement rue d'Orchampt. Je voulais aussi rappeler notre lien à travers sa spécialité et ses recherches sur les femmes surréalistes, dont j’ai connu quelques-unes personnellement lorsque j'étais enfant au Mexique, cela l’a intriguée. Je me souviens surtout d'Alice Rahon, qui s’est occupé de moi dans leur jardin magnifique à Coyoacan
Miriam Frank
« La femme s’entête » 1997
Nous avions en commun notre grand intérêt pour les artistes surréalistes femmes. En ce qui me concernait, pour Gisèle Prassinos qui m’avait rapprochée de Madeleine Cottenet Hage au point d’intervenir sur son œuvre, de conserve avec elle, au colloque du Centre culturel international de Cerisy la Salle « La femme s’entête », organisé en 1997 par Georgiana Colvile et Katharine Conley .
Le sous-titre « la part du féminin dans le surréalisme » pointe un des objectifs majeurs de l’activité de chercheuse de Georgiana Colvile : redonner leur juste place aux femmes artistes présentes mais marginalisées dans le groupe surréaliste. Se battre sans relâche pour cela, contre les pesanteurs institutionnelles de la Sorbonne et de la mémoire culturelle.
Chemin de bataille
Notre compagnonnage de recherche et de profonde connivence nous a valu un chemin de batailles remportées : les souvenirs se mêlent dans ma tête du numéro spécial sur Gisèle Prassinos de la revue Desmos à l’été 2000, de la conférence organisée à La Coupole pour « la doyenne du surréalisme », Gisèle Prassinos, en sa présence de celle-ci en 2004, de notre numéro commun XXXIII de la revue Mélusine « Autoreprésentation féminine » et , point d’orgue, de la fondation en 2019, de notre association « Femmes Monde » que nous avions baptisée « Femmes Monde à La Coupole », le lieu parisien de la brasserie de Montparnasse qui nous accueillait, haussé en lieu symbolique de consécration des femmes artistes.
Annie Richard
SCANDALEUSEMENT D'ELLES
34 FEMMES SURREALISTES
de Georgiana Colvile - Broché -15 novembre 1999
Edition Jean-Michel Place
Sélection de textes et d'œuvres plastiques de femmes autour du mouvement surréaliste.
Ce livre constitue une anthologie sélective de la production internationale et interdisciplinaire de 34 femmes qui ont participé, de près ou de loin, au mouvement surréaliste d'André Breton et dont la créativité littéraire et/ou artistique peut se mesurer à celle de leurs homologues masculins, souvent leurs partenaires, qui ont souvent célébré leur beauté et peu reconnu leurs talents.
Sur le plateau du Guilhaumard, situé dans un hameau à proximité de l'autoroute A75, cette chambre offre un cadre agréable pour 2 personnes. Elle bénéficie d'une jolie vue reposante sur le hameau de Canals et les collines environnantes, idéale pour une étape ou un séjour.
En plus de la chambre, une salle de bain indépendante, l'accès à la véranda adjacente pour lire ou écrire, le jardin attenant et la salle à manger sont à disposition ainsi qu'une cuisine "La guinguette" pour préparer soi-même ses repas.
Tarifs chambre d'hôtes
(petit-déjeuner inclus / dégressif si plusieurs nuits)
Nuitée une personne : 65 €
Nuitée 2 personnes : 80 €
Nuitée 2 personnes si 2 nuits : 75 €
Nuitée pour 2 personnes si 3 nuits : 70 €
*Nos animaux préférés ne sont pas conviés.
Pour une Résidence, tarif à définir ensemble
Bibliothèque Georgiana Colvile
présentée par Gabriel du Rivau
Mise en page du site : www.artisangrafik.com - Classification du fonds documentaire Sheshanna Highfield : www.sheshannahighfield.com
+33 (0)6 75 03 48 90 - georgiana.colvile@gmail.com
Canals 50 Rue du Château 12540 Cornus
lat. 43.885101 - lon. 3.240800