TémoignAGEs
récoltés auprès de sa famille, ses ami-e-s
comme une souple, sensible, poétique mosaïque
Valentine Favre nous dit :
Ma cousine Georgiana M. Colvile
Dans notre enfance, les années d’après-guerre,
la plus part de ces écrivains, philosophes
et artistes vivaient encore ;
leurs noms nous étaient familiers
sans que nous leurs accordions beaucoup d’attention
comme au mot SURréalisme.
Installés à Aix dans une plaine agricole, son père déclaré comme agriculteur, cultivait leurs terres tout en consacrant beaucoup de temps
à la peinture, décorant de ses toiles cette jolie maison du 18ème siècle sans électricité ni téléphone ni voiture et sa mère Géraldine, était écrivaine et poétesse.
Outre les livres, elle était passionnée
par la peinture
du 20ème siècle ainsi que par
le cinéma et le théâtre et
publia
pour la première fois
en France en 1977 chez Klincksiek :
"Vers un langage
des Arts
autour des années 20"
Ce livre rassemble tous ses thèmes favoris et son époque préférée.
Marie-Hélène Huet nous dit :
Etudiante à Berkeley
J’ai rencontré Georgiana au début des années 70.
Nous avions le même âge et nous avons vécu ensemble
tous les plaisirs, les fous-rires, les dîners, les aventures que la
CaliFORnie
offraient à une génération encore insouciante et idéaliste.
Pêche au saumon sur un bateau de pêche qui puait le mazout...
Il fallait se lever à 5 heures du matin,
et tout allait bien tant que l'on traversait la baie.
Mais une fois passé sous le Golden Gate bridge,
la mer devenait houleuse, et un peu plus loin,
quand le bateau se mettait au point mort,
le mal de mer sévissait !..
UNI
V er
SITY
Georgiana a eu plusieurs postes aux États-Unis dont un au Colorado où elle m’avait invitée en 1989 à venir enseigner un séminaire d’été sur la Révolution française.
C’est à ce moment qu'elle m’avait parlé pour la première fois de son travail sur
les femmes
SURréalistes
Rencontres, discussions, publications
Elle avait de très beaux livres qui m’avaient fascinée sur Remedios Varo et Eleonora Carrington. Par la suite à chacune de nos rencontres, sur la côte est, à Londres, la plupart du temps à Paris, elle me tenait au courant des interviews
– dont elle parlait de façon très drôle et pleine d’humour—
avec les peintres
qu’elle avait rencontrées, ses discussions avec Jean-Michel Place, les derniers retards de la publication, puis le
grand succès !...
J’ai connu bien sûr ses deux maisons
à Montmartre. J’avoue que je préférais la première, plus lumineuse au fond d’un petit jardin, et dont les murs du living faisaient ressortir toutes les œuvres d’art de sa collection. Les tableaux de son père, et, je crois me rappeler, un ou deux dessins de Leonor Fini.
Seule l’écriture comptait
Il me semble que Georgiana, qui évoquait volontiers les "enfances malheureuses"
des personnes qu’elle avait rencontrées, s’était projetée dans l’œuvre des femmes surréalistes trouvant comme elles dans l’écriture une
extraordinaire Liberté
À son retour en France, après son mariage, elle avait
brillamment passé l’Agrégation d’anglais.
Sortie première au bout d’une seule année de préparation, elle ne me parut jamais avoir eu un très grand intérêt pour l’enseignement.
Seule l’écriture comptait.
Elle écrivait sans efforts, avec
BONheur.
Il y avait l’écriture,
ses amis et la méditerranée.
Miriam Frank nous dit :
Mexique
Georgiana, qui était une amie très chère que j'ai connu à Paris, et j’ai beaucoup apprécié son hospitalité à son bel appartement rue d'Orchampt.
Je voulais aussi rappeler notre lien à travers sa spécialité et ses recherches sur les femmes surréalistes, dont j’ai connu quelques-unes personnellement lorsque j'étais enfant au Mexique, cela l’a intriguée.
Je me souviens surtout d'Alice Rahon, qui s’est occupé de moi dans leur jardin magnifique à Coyoacan.
Anne Latour nous dit
Curiosité
" Plongeant dans les photos, je retrouve celles que je cherchais depuis des mois :
un moment tout en couleurs,
une Georgiana pleine de vie, souriante, heureuse de partager la fête,
en alerte de curiosités.
C'était rue de Beaune - Quand ? Je ne sais plus vraiment... 2007 ? 2008 ?
Annie Richard nous dit :
Chemin de bataille
Notre compagnonnage de recherche et de profonde connivence nous a valu un chemin de batailles remportées : les souvenirs se mêlent dans ma tête
du numéro spécial sur Gisèle Prassinos de la revue Desmos à l’été 2000
Gisèle Prassinos - Saint-François d'Assise - La Bible surréaliste - Editions mols
de la conférence organisée à La Coupole pour
« la doyenne du surréalisme »,
Gisèle Prassinos, en sa présence de celle-ci en 2004,
de notre numéro commun XXXIII de la revue Mélusine
« Autoreprésentation féminine »
et , point d’orgue, de la fondation en 2019,
de notre association « Femmes Monde » que nous avions baptisée
« Femmes Monde à La Coupole »
le lieu parisien de la brasserie de Montparnasse qui nous accueillait, haussé en lieu symbolique de consécration des femmes artistes.
Gaby nous raconte :
Georgiana est devenue aveugle en 2015
Sentir, toucher, écouter l'olivier
le 5 juin 2019
HUMT Marseille
Pour faire simple
labyrinthe - longs couloirs - multitudes de portes
mardi 4 juin vers 18h30
nous sommes seuls dans cette chambre porte ouverte sur le couloir
je sonne, appelle
rien
Georgiana étouffe
aspire bouche béante, rauque
expire lèvres serrées son strident coup de pistolet
à chaque nouvelle respiration sa main serre la mienne la mienne lui répond
nos mains ne se quittent pas
cela se répète sans cesse recommence encore et encore
des heures
son corps se tend très fort la bouche grande ouverte crispation totale instant terrible
c'est fini
vers 22h30
4 heures d'agonie
m'effondre m'endors
mon amour nous a quittés
mercredi 5 juin 2h du matin
groupe de blouses
je suis le médecin de service : votre femme est décédée
l'aide-soignant : vous avez une heure pour faire vos valises et sortir de la chambre
Georgiana
mon amour
épuisée par tant d'efforts vains pour survivre
je pleure
Gaby 14 juillet 2019
Bibliothèque Georgiana Colvile
présentée par Gabriel du Rivau
Mise en page du site : www.artisangrafik.com - Classification du fonds documentaire Sheshanna Highfield : www.sheshannahighfield.com
+33 (0)6 75 03 48 90 - georgiana.colvile@gmail.com
Canals 50 Rue du Château 12540 Cornus
lat. 43.885101 - lon. 3.240800